vendredi 26 février 2010
Bas les Pogues, Up The Pogs
The Pogs ! Rien à voire avec le groupe de Shane McGowan dont l'un des titres inspira à Patrick Sébastien l'une des pires émissions de la télévision (à condition que "pire émission de télévision" ne soit pas déjà un pléonasme). Rien à voir non plus avec la rondelle de carton qui remplaça épisodiquement les billes dans les cours de récréation. The Pogs ! Un obscur groupe australien, originaire de Sydney, qui enregistra une poignée de chanson entre l'été 1966 et l'été 1967. Quatre singles, donc huit chansons. Deux seulement figurent encore sur quelques compilations rassemblant d'autres raretés du même acabit. Deux chansons dont The Pogs' Theme. Les informations ne sont bien entendu pas légion, ce qui est peu dire. Les membres étaient Rory O'Donoghue, Peter Best, Nino and Rocco Bellantonia et Paul Brownlow. Et surtout ne me demandez pas qui était qui.
Les dernières secondes partent en carafe. Le morceau s'achève, emporté par un tourbillon sonique, seule issue possible de ces deux minutes et quelques de rock dépenaillé. Pour la petite histoire, cette fin serait un accident de studio. Le technicien du son (on ne disait pas encore ingénieur), suite à une fausse manipulation, aurait trouvé ce son tellement surprenant qu'il en aurait avisé le groupe, ce dernier décidant illico presto de l'incorporer au morceau.
On peut trouver The Pogs' Theme sur plusieurs compilations dont Hot Generation : 1960's Punk From Down Under, une excellente compilation qui donne en outre un bon aperçu du rock australien de l'époque, généralement de très bonne facture.
Un autre morceau des Pogs, I'll Never Love Again, face A de Pogs' Theme, moins excitant, figure sur la compilation Of Hopes And Dreams And Tombstones : Beat 'n' R&B from Down Under.
Et puisque je ne suis pas comme ça, je vous laisse à tout hasard, la discographie complète du groupe. C'est vite vu. Quatre 45 tours en tout et pour tout :
- Claret And Tears / Heidi (Leedon LK-1372, 1966)
- Now That It's Over / Hey, Miss Thompson (Leedon LK-1494, 1966)
- I'll Never Love Again / The Pog's Theme (Leedon LK-1566, décembre 1966)
- Scenes From An Affair / Goodnight, But Not Goodbye (Leedon LK-1838, 1967)
Voilà ! Me reste à souhaiter bon courage aux fouineurs ! Si d'aventure quelqu'un venait à se procurer les autres morceaux, je suis bien évidemment preneur. A bon entendeur...
samedi 14 novembre 2009
Je suis un primitif
Sur la face immergée de cet iceberg qu'est le rock psychédélique brillent une kirielle de groupes qui n'ont parfois composé qu'une seule et unique chanson. Une seule en tous cas qui soit parvenue jusqu'à nous sous la forme d'un vieux vinyl, d'une obscure compilation sortie en CD ou d'un fichier numérique.
The Groupies, groupe new-yorkais de jeunes trublions à peine sevrés (seize ou dix-sept ans), est de ceux-là. Pour être tout à fait exact, ce sont cinq chansons qu'ils ont laissées. Une reprise de I'm A Hog For You des Coasters, une joyeuse désinvolture appelée Down In The Bottom, le sauvage Primitive, une chanson aussi sensuelle et chaloupée qu'instinctive et brutale - l'essence du rock'n'roll en somme - et You Changed Again et Little Baby, deux titres rudes enregistrés live en 1967.
Le groupe est composé d'un certain Cooker (Norman Desrosiers de son vrai nom), chanteur et joueur d'harmonica, de Pete Hendleman (Lead guitar), Bobby Cortez le frappeur, Gordon (Gordie) McLaren à la basse, et Ronnie Peters(second guitariste). Un homme de l'ombre, un certain Steve Venet (non photographié), producteur, complète la fine équipe. Dès leurs débuts, les Groupies jouissent d'une réputation clinquante, réputation forgée au fil d'une série de concerts apparemment fracassants, d'autant plus solide qu'ils n'avaient pas encore enregistré le moindre disque ni ne possédaient de véritable tube. Ahmet Ertegan, alors patron des studios Atlantic Records, s'entiche alors du groupe, se figurant qu'avec ces zèbres là, il va décrocher la timballe. Ni une ni deux, il programme un concert de ses nouveaux poulains à Philadelphie, mais avec l'argent des billets, le club des cinq décide d'aller de se payer du bon temps à... Los Angeles ! Dommage pour Ertegan qui en sera pour ses frais.
C'est pas ces vieilles tantes de Strokes qui feraient une chose pareille. Sont trop occupés à gérer leur carrière.
Primitive est leur seul et unique single officiel. Il est sorti sur le label Atco au début de l'année 1966. On retrouve ça assez facilement, le label Rhino ayant eu l'excellente idée de rééditer la compilation Nuggets : Original Artyfacts From The First Psychedelic Era 1965-1968 sur laquelle figure ce titre, à l'origine sortie chez Elektra en 1972 par Jac Holzman (fondateur d'Elektra Records) et Lenny Kaye (qui deviendra le guitariste de Patti Smith). Pour les autres morceaux, il me reste à vous souhaiter bonne chasse.
The Groupies, groupe new-yorkais de jeunes trublions à peine sevrés (seize ou dix-sept ans), est de ceux-là. Pour être tout à fait exact, ce sont cinq chansons qu'ils ont laissées. Une reprise de I'm A Hog For You des Coasters, une joyeuse désinvolture appelée Down In The Bottom, le sauvage Primitive, une chanson aussi sensuelle et chaloupée qu'instinctive et brutale - l'essence du rock'n'roll en somme - et You Changed Again et Little Baby, deux titres rudes enregistrés live en 1967.
Le groupe est composé d'un certain Cooker (Norman Desrosiers de son vrai nom), chanteur et joueur d'harmonica, de Pete Hendleman (Lead guitar), Bobby Cortez le frappeur, Gordon (Gordie) McLaren à la basse, et Ronnie Peters(second guitariste). Un homme de l'ombre, un certain Steve Venet (non photographié), producteur, complète la fine équipe. Dès leurs débuts, les Groupies jouissent d'une réputation clinquante, réputation forgée au fil d'une série de concerts apparemment fracassants, d'autant plus solide qu'ils n'avaient pas encore enregistré le moindre disque ni ne possédaient de véritable tube. Ahmet Ertegan, alors patron des studios Atlantic Records, s'entiche alors du groupe, se figurant qu'avec ces zèbres là, il va décrocher la timballe. Ni une ni deux, il programme un concert de ses nouveaux poulains à Philadelphie, mais avec l'argent des billets, le club des cinq décide d'aller de se payer du bon temps à... Los Angeles ! Dommage pour Ertegan qui en sera pour ses frais.
C'est pas ces vieilles tantes de Strokes qui feraient une chose pareille. Sont trop occupés à gérer leur carrière.
Primitive est leur seul et unique single officiel. Il est sorti sur le label Atco au début de l'année 1966. On retrouve ça assez facilement, le label Rhino ayant eu l'excellente idée de rééditer la compilation Nuggets : Original Artyfacts From The First Psychedelic Era 1965-1968 sur laquelle figure ce titre, à l'origine sortie chez Elektra en 1972 par Jac Holzman (fondateur d'Elektra Records) et Lenny Kaye (qui deviendra le guitariste de Patti Smith). Pour les autres morceaux, il me reste à vous souhaiter bonne chasse.
vendredi 13 novembre 2009
Profession de foi
Rien à faire. Tout me ramène sans cesse aux sixties. Musicalement parlant surtout. Tous les groupes actuels que j'écoute ne sont, finalement, "que" des exhalaisons de cette période flamboyante où tout semblait nouveau, où chaque américain de moins de 20 ans avait fondé son propre groupe pour enregistrer un 45 tours aujourd'hui tombé dans l'oubli. Les milliers de compilations, de qualité variable, s'attachant à retracer la période - en gros 1965 à 1969 - ne font que rendre compte de l'incroyable diversité et inventivité qui régnait alors.
Bien sur, le rock psychédélique ne serait rien sans le rock'n'roll, qui lui-même ne serait rien sans le blues et la country, qui eux-même... On pourra ergoter longtemps encore sur les racines du rock. Qui de Elvis Presley, Bill Haley ou Jackie Brenston est le véritable inventeur du rock'n'roll ? On s'en moque, et ce n'est d'ailleurs pas vraiment le sujet. En effet, le rock psychédélique n'est pas une invention à proprement parler. Il a ses artisans, ses incontournables, bien entendu. On pourrait citer les Byrds qui eurent l'idée géniale d'électrifier le Mr. Tambourine Man de Dylan, les Sonics qui enregistrèrent sur l'os des standards du rock'n'roll, détruisant enceintes et isolation phonique des studios pour graver leurs premières galette, préfigurant ainsi les punks, le 13th Floor Elevator et leur son de soucoupe volante identifiable à la première seconde... Mais il y a autre chose. Dans les années soixante souffle un vent nouveau. La jeunesse bouge et prend conscience de cet instinct de vie qu'elle réprime depuis trop longtemps. Elle a un coeur qui bat, un coeur qui pense. Le vieux monde semble se craqueler. Pas seulement en Occident, mais partout sur la planète, du Cambodge à la Turquie, du Mexique à l'Iran. En Occident, l'un des facteurs de ces changement qui s'annoncent est indiscutablement la drogue ! LSD, Haschich... Elle est presque un instrument à elle seule, une composante déterminante qui occasionnera des expérimentations sonores tous azimuts. Un nombre incalculable de chanson célèbre les vertus de ces plantes qui deviendront psychédéliques, justement.
Que l'on nous permette ici une petite digression. revenons en 1948 : le chimiste suisse Albert Hofmann fait l'expérience du premier trip sous LSD. Bien malgré lui alors. En effet, alors qu'il poursuit des recherches sur la maladie du seigle, dont la cause est à imputer à un petit champignon parasite (l'ergot de seigle), Albert Hofmann va synthétiser par accident une molécule qui deviendra le LSD 25. La maladie du seigle... Le mal des ardents, ainsi qu'on la nommait au Moyen-Age. La maladie qui rendait les gens fous. Pour se faire une idée de la chose, il suffit de regarder les tableaux du peintre Jéronimus Bosch, visions cauchemardesques d'un monde ayant sombré dans la folie.
Le LSD sera pourtant commercialisé pendant plusieurs années. Destiné à appuyer les thérapies psychiatriques, il se révélera très rapidement intéressant, et les résultats plus qu'encourageants. C'est au début des années soixante que le LSD va sortir du cadre strict de la médecine. Un professeur de psychologie à l'université de Berkeley, Timothy Leary va commander aux laboratoires Sandoz (qui commercialise alors le produit) un flacon de LSD 25 afin de mener des recherches sur les effets de la psilocybine, puis sur le LSD. Il réalisera ensuite avec ses étudiants des expériences comportementales. Un simple petit flacon. De quoi faire des millions de doses... En 1964, Leary écrira dans A Psychedelic Manual, un livre qu'il coécrit avec Ralph Metzner :
« Une expérience psychédélique est un voyage dans de nouveaux champs de conscience. La portée et la teneur de l'expérience sont sans limites, mais ses caractéristiques sont la transcendance des concepts verbaux, des dimensions d'espace-temps et du moi ou de l'identité. De telles expériences de conscience élargie peuvent se produire par une multitude de moyens : la privation sensorielle, les exercices de yoga, la méditation disciplinée, les extases religieuses ou esthétiques, ou spontanément. Très récemment, ces expériences sont devenues accessibles à tout un chacun par l'ingestion de drogues psychédéliques telles que le LSD, le psilocybine, la mescaline, le DMT, etc. Bien sûr, ce n'est pas la drogue qui produit l'expérience transcendante. Elle agit comme une simple clef chimique — elle ouvre l'esprit, libère le système nerveux de ses modèles et structures ordinaires. »
Le feu aux poudres ! Deux ans plus tard, l'usage du LSD est définitivement interdit par la CIA. Mais il ne semble alors plus possible d'enrayer le mouvement. San fransisco devient le nouvel Eldorado, et le quartier de Haigh-Asbury est en pleine effervescence. Les Diggers oeuvrent désormais à la réalisation d'un monde nouveau. Les consciences des petits occidentaux s'ouvrent sur des univers parallèles. Des ponts sont jetés entre les luttes. Lutte pour les droits civiques des noirs où les White Panthers de Leni Sinclair se joignent aux Black Panthers de Bobby Seale et Huey P. Newton. Opposition à la guerre au Viêt-Nam. Mouvements féministes. En France, les Enragés vont mettre le pays sur la voie de la Révolution...
Musicalement, le vocabulaire sonore explose littéralement. Frank Zappa brouille les cartes avec Freak Out! (1966) , Miles Davis fait sortir le jazz des conventions rigides avec In A Silent Way (1969), Gil Scott Heron fait l'ébauche du Hip-Hop sur Pieces Of A Man (1971)...
On sait ce qu'il advint de l'esprit invoqué dans ces années fleurissantes. Le système s'en est emparé pour mieux le pervertir. Nombreux se sont laissé séduire par les sirènes de la renommée. Les publicitaires font désormais leurs choux gras de slogans calqués sur le modèle soixantehuitard, et la jeunesse est devenue une cible, une niche consummériste qu'il suffit d'apâter avec maints gadgets pour mieux la corrompre et la pacifier. Mais il n'empêche que ces années ont été riches en expérience. Elles restent un phare, aussi illusoire soit-il, dans le brouillard de guerre permanente qui enveloppe aujourd'hui notre quotidien. Ce blog a l'ambition de parler de ce qui fut et de ce qui demeurre de ces années là. Ce blog essaye de ne pas perdre le fil. Ce blog suit sa bille : "féconder le passé et enfanter l'avenir : que tel soit mon présent." (Friedrich Wilhelm Nietzsche)
Bien sur, le rock psychédélique ne serait rien sans le rock'n'roll, qui lui-même ne serait rien sans le blues et la country, qui eux-même... On pourra ergoter longtemps encore sur les racines du rock. Qui de Elvis Presley, Bill Haley ou Jackie Brenston est le véritable inventeur du rock'n'roll ? On s'en moque, et ce n'est d'ailleurs pas vraiment le sujet. En effet, le rock psychédélique n'est pas une invention à proprement parler. Il a ses artisans, ses incontournables, bien entendu. On pourrait citer les Byrds qui eurent l'idée géniale d'électrifier le Mr. Tambourine Man de Dylan, les Sonics qui enregistrèrent sur l'os des standards du rock'n'roll, détruisant enceintes et isolation phonique des studios pour graver leurs premières galette, préfigurant ainsi les punks, le 13th Floor Elevator et leur son de soucoupe volante identifiable à la première seconde... Mais il y a autre chose. Dans les années soixante souffle un vent nouveau. La jeunesse bouge et prend conscience de cet instinct de vie qu'elle réprime depuis trop longtemps. Elle a un coeur qui bat, un coeur qui pense. Le vieux monde semble se craqueler. Pas seulement en Occident, mais partout sur la planète, du Cambodge à la Turquie, du Mexique à l'Iran. En Occident, l'un des facteurs de ces changement qui s'annoncent est indiscutablement la drogue ! LSD, Haschich... Elle est presque un instrument à elle seule, une composante déterminante qui occasionnera des expérimentations sonores tous azimuts. Un nombre incalculable de chanson célèbre les vertus de ces plantes qui deviendront psychédéliques, justement.
Que l'on nous permette ici une petite digression. revenons en 1948 : le chimiste suisse Albert Hofmann fait l'expérience du premier trip sous LSD. Bien malgré lui alors. En effet, alors qu'il poursuit des recherches sur la maladie du seigle, dont la cause est à imputer à un petit champignon parasite (l'ergot de seigle), Albert Hofmann va synthétiser par accident une molécule qui deviendra le LSD 25. La maladie du seigle... Le mal des ardents, ainsi qu'on la nommait au Moyen-Age. La maladie qui rendait les gens fous. Pour se faire une idée de la chose, il suffit de regarder les tableaux du peintre Jéronimus Bosch, visions cauchemardesques d'un monde ayant sombré dans la folie.
Le LSD sera pourtant commercialisé pendant plusieurs années. Destiné à appuyer les thérapies psychiatriques, il se révélera très rapidement intéressant, et les résultats plus qu'encourageants. C'est au début des années soixante que le LSD va sortir du cadre strict de la médecine. Un professeur de psychologie à l'université de Berkeley, Timothy Leary va commander aux laboratoires Sandoz (qui commercialise alors le produit) un flacon de LSD 25 afin de mener des recherches sur les effets de la psilocybine, puis sur le LSD. Il réalisera ensuite avec ses étudiants des expériences comportementales. Un simple petit flacon. De quoi faire des millions de doses... En 1964, Leary écrira dans A Psychedelic Manual, un livre qu'il coécrit avec Ralph Metzner :
« Une expérience psychédélique est un voyage dans de nouveaux champs de conscience. La portée et la teneur de l'expérience sont sans limites, mais ses caractéristiques sont la transcendance des concepts verbaux, des dimensions d'espace-temps et du moi ou de l'identité. De telles expériences de conscience élargie peuvent se produire par une multitude de moyens : la privation sensorielle, les exercices de yoga, la méditation disciplinée, les extases religieuses ou esthétiques, ou spontanément. Très récemment, ces expériences sont devenues accessibles à tout un chacun par l'ingestion de drogues psychédéliques telles que le LSD, le psilocybine, la mescaline, le DMT, etc. Bien sûr, ce n'est pas la drogue qui produit l'expérience transcendante. Elle agit comme une simple clef chimique — elle ouvre l'esprit, libère le système nerveux de ses modèles et structures ordinaires. »
Le feu aux poudres ! Deux ans plus tard, l'usage du LSD est définitivement interdit par la CIA. Mais il ne semble alors plus possible d'enrayer le mouvement. San fransisco devient le nouvel Eldorado, et le quartier de Haigh-Asbury est en pleine effervescence. Les Diggers oeuvrent désormais à la réalisation d'un monde nouveau. Les consciences des petits occidentaux s'ouvrent sur des univers parallèles. Des ponts sont jetés entre les luttes. Lutte pour les droits civiques des noirs où les White Panthers de Leni Sinclair se joignent aux Black Panthers de Bobby Seale et Huey P. Newton. Opposition à la guerre au Viêt-Nam. Mouvements féministes. En France, les Enragés vont mettre le pays sur la voie de la Révolution...
Musicalement, le vocabulaire sonore explose littéralement. Frank Zappa brouille les cartes avec Freak Out! (1966) , Miles Davis fait sortir le jazz des conventions rigides avec In A Silent Way (1969), Gil Scott Heron fait l'ébauche du Hip-Hop sur Pieces Of A Man (1971)...
On sait ce qu'il advint de l'esprit invoqué dans ces années fleurissantes. Le système s'en est emparé pour mieux le pervertir. Nombreux se sont laissé séduire par les sirènes de la renommée. Les publicitaires font désormais leurs choux gras de slogans calqués sur le modèle soixantehuitard, et la jeunesse est devenue une cible, une niche consummériste qu'il suffit d'apâter avec maints gadgets pour mieux la corrompre et la pacifier. Mais il n'empêche que ces années ont été riches en expérience. Elles restent un phare, aussi illusoire soit-il, dans le brouillard de guerre permanente qui enveloppe aujourd'hui notre quotidien. Ce blog a l'ambition de parler de ce qui fut et de ce qui demeurre de ces années là. Ce blog essaye de ne pas perdre le fil. Ce blog suit sa bille : "féconder le passé et enfanter l'avenir : que tel soit mon présent." (Friedrich Wilhelm Nietzsche)
Inscription à :
Articles (Atom)